Faune
Ce soir, je suis épuisée mais heureuse. J'ai travaillé de longues heures sur deux nouvelles pièces.
La première, je crois avoir trouvé le titre : Faune.
C'est une petit pièce un peu anecdotique, mais j'ai sauvé le morceau de bois du feu.
Je lui trouvais une tête amusante et je n'ai fait que suivre ce qu'il me donnait.
Elle est presque achevée.
Il ne me reste que le traitement puisque j'ai la forme définitive et déjà réalisé le ponçage.
Je vais la teinter légèrement afin de faire ressortir les veines qui sont très riches.
La seconde n'en est pas encore au titre. Beaucoup plus grosse, je viens juste de la commencer. C'est bien à cause de cela que je suis épuisée, car c'est le début qui est physiquement épuisant.
J'ai travaillé d'abord à la tronçonneuse. Pas trop lourde la tronçonneuse puisqu'elle est électrique, mais il faut la tenir. Le bois est très sec donc très dur, il résiste.
Pour atteindre le coeur du morceau de bois, il faut attaquer la périphérie, là où c'est le plus dur. Donc entailles en quadrillage à la tronçonneuse puis faire sauter les morceaux au ciseau à bois et maillet. Super pour les biceps.
Une fois le coeur atteint, c'est moins dur parce qu'à moitié pourri, mais beaucoup moins facile d'accès. Alors, parfois poses acrobatiques en faisant toujours attention à ne pas déraper, ça mord bien les dents d'une tronçonneuse mais les mains sont loin heureusement...
Puis, quand le plus gros est fait où que la lame de la tronçonneuse n'atteint plus les parties à travailler, je passe à la meuleuse. Gros disque abrasif qui mord bien, c'est encore plus dangereux. Depuis que j'ai failli me faire couper un doigt, je suis très attentive.
C'est mal foutu je trouve cet outil. Le disque est très proche de la main, le bouton de mise en marche n'a pas de position de sécurité et le manche est tellement large (sûrement fait pour une main masculine) que je fini par avoir les doigts tétanisés. Parfois, je dois m'arrêter pour les faire fonctionner. J'ai l'air gourde dans ces moments là puisque je secoue mes mains comme si je voulais mélanger mes doigts.
Mais comme la meuleuse est assez épaisse (même si c'est un petit modèle), elle ne passe pas partout. Pour les formes extérieurs, pas de problème, mais pour le coeur, c'est plus délicat. Je passe donc à la perceuse affublée d'un (comment ça se nomme?) cylindre dentelée qui attaque lui aussi le bois.
Pour avoir assez de puissance, j'ai du investir dans une grosse perceuse, mais qu'elle est lourde, surtout à bout de bras et dans des positions pas toujours commode.
Une petite photo pour vous montrer.
J'ai fait une photo du morceau de bois qui m'attendait devant la porte du garage.
J'étais déjà intervenue dessus il y a plusieurs année, mais j'étais restée bloqué donc l'avait abandonné momentanément.
C'est curieux comme les choses se passent. Il attendait depuis quelques années, sous la terrasse de mon ex où je l'avait entreposé. Cet été, j'ai eu une envie soudaine de le récupérer. Mais le temps n'était encore venu que j'y touche. Je ou bien nous deux n'étions pas prêt.
J'hésite entre le "il" et le "elle" puisqu'il passe de l'état de morceau de bois à l'état de sculpture.
Bref, ce soir c'est une sculpture en puissance et voila la photo du morceau de bois.
Les photos que j'ai réalisé ce soir ne sont pas extra, elles seront témoins d'une étape.
Je crois que l'on distingue un peu le trou réalisé à l'intérieur.
ça ne parait pas comme ça, mais quel boulot !
En résumé, ce soir, j'ai mal aux mains, j'ai mal aux bras, j'ai mal au dos, mais qu'est ce que j'ai du bien à l'âme...