Caramba, encore raté !!!!!!!!
Je fais de l'humour comme ça, mais c'est plutôt l'humour du désespoirs.
Parce que je pleure, je pleure, je pleure...............
J'ai investi tellement de temps et d'énergie depuis de longs mois, et cela n'a pas suffit. Tout ce joue sur si peu de temps. C'est un peu comme la roulette russe, sauf que ce n'est pas la mort réelle à la fin, juste une petite mort psychique. Comment rebondir?
Je vais commencer par raconter, peut-être ça me libérera et que je pourrais dormir après.
Document N°1
Claude Gellée dit Le Lorrain
Paysage avec Enée à Délos, 1672, huile sur toile, 100x134 cm.
Document N°2
Montée d'escalier : photographie du pavillon soviétique, bâtiment vitré à ossature de bois réalisé par Konstantin Melnikov
pour l'exposition internationale des Arts Décoratifs et Industriels
de 1925 à Paris.
Document N°3
Cassandre, Affiche Air-Orient, 1932, lithographie, 80x120 cm.
Commentaire Composé
A partir du document n°1, vous montrerez, comme le suggère Werner Schade (ouvrage cité, p40), que l'oeuvre de Claude Gellée témoigne de "la conviction qu'il est possible d'harmoniser grandiose construction et expérience subtile de la nature".
Réalisation Bidimensionnelle
En prenant appui obligatoirement sur les données iconiques et plastiques des documents n°1, n°2 et n°3, vous réaliserez
une production plastique bidimensionnelle
au format grand aigle qui articulera le proche et le lointain
par la mise en oeuvre d'espaces de transition.
Fermez le ban!!!!
Je vais faire quelques commentaires quand même. Lorsque j'ai découvert les documents, à 9h07, je n'étais pas mécontente. C'était un tableau de Gellée, je craignais un dessin (je maîtrise moins bien son oeuvre graphique). J'ai reconnu tout de suite le pavillon Russe de l'Expo de 1925, seul avec le Pavillon de l'Esprit Nouveau de Le Corbusier à être Moderne. Et enfin, Cassandre, la veille j'avais encore révisé sur lui et bossé peu de temps avant sur une affiche d'un autre graphiste pour l'Aéropostale...
Mais, parce qu'il faut bien qu'il y est un mais,
les règles du jeu ont changées.
Jusqu'ici, nous devions composer sur les trois documents obligatoirement, ce qui les obligeait à trouver un sujet commun. Chose pas facile lorsque l'on doit comparer deux époques aussi disparates que "Le Paysage dans l'oeuvre de Claude Gellée" et "Les Arts Appliqués entre 1925 et 1937" (je résume). Cela obligeait obligatoirement à plancher sur une problématique plastique comme l'espace, le mouvement, la lumière, etc. ou sur un problème d'architecture. Ce qui, pour de futurs profs d'art plastique avait sa cohérence.
Mais voilà, dans l'année, très discrètement, ils ont donné la possibilité à l'institution, de pondre un sujet qui ne serait pas sur la totalité des documents. Je l'ai appris la veille du concours, en relisant le rapport de jury de l'année précédente. Si je l'avais su plus tôt, je ne sais pas si cela aurait modifié ma préparation. Je ne m'attendais pas à un tel changement d'optique, parce qu'au lieu d'un commentaire composé sur une problématique plastique, nous nous sommes retrouvés face à un devoir d'histoire de l'art. Et ça n'est pas du tout la même chose.
Vous me direz, tout les candidats étaient à la même enseigne. Peut être qu'ils ont eux, bénéficié d'une formation où on les avait mis en garde. Ce qui n'était pas le cas ni du Cned (un jour je vais faire un billet saignant sur leurs cours) ni de ma formation IUFM. Malgré tout, je ne m'en suis pas trop mal sortie, ayant relu la veille un texte sur Claude Gellée, j'avais un peu de matière (j'ai fait 12 pages). Mais une bonne partie de ma préparation ne m'a servi à rien! C'est le jeu il paraît....
Cette épreuve de 7 heures parait longue, mais elle est extrêmement courte en vérité. Il faut se minuter précisément : pas plus de 3h30 pour le texte pour garder 3h30 pour la pratique. Et encore 3h30 pour remplir un format grand aigle (110x75 cm), c'est court, très court !!!
Deuxième piège de ce sujet, composer sur les trois documents implique d'en avoir fait l'analyse iconique, plastique et sémantique, ce qui aide pour le travail pratique. Mais là, j'avais laissé de coté les deux autres documents et n'avais plus beaucoup de temps pour pratiquer une analyse approfondie. Je l'ai donc bâclé, ce qui ne m'a pas donné de matière pour trouver en 5 minutes une idée géniale.
Je vais vous dire ce qu'est une idée géniale. C'est une idée qui réponde aux demandes spécifiques du sujet (et là, j'avoue que les "espaces de transition" m'ont laissée de marbre), qui soit réalisable en 3 heures (puisqu'on a bien bouffé une demi heure entre l'analyse et l'idée), qui remplisse le plus intelligemment possible la surface (qui est grande), avec une technique bien maîtrisée (rien de pire que des maladresses formelles) et qui reprenne de manière non littérale des éléments iconiques et plastiques des trois documents.
Et bien, je vous l'avoue, je n'ai pas eu l'idée géniale. Alors, j'ai tenté de sauver les meubles, jusqu'au bout, en espérant l'illumination soudaine. Elle n'est pas venu. Mon travail est donc pas mal, mais c'est loin d'être suffisant. C'est un concours, il ne faut pas être bon, il faut être le meilleur (3, 4 % de réussite). Cette année encore, 25 postes à pourvoir pour la France entière pour l'interne... ça laisse rêveur quand on sait le nombre de précaires qui sont utilisés ... Mais ceci est un autre problème. Je vous raconterais une autre fois peut être comment nous, les soutiers de l'éducation nationale sommes traités. Ce n'est même plus la précarité qui nous gêne, c'est le manque de respect de la personne humaine...
Je vais donc rester dans cette galère et je pleure... J'ai investi tant de temps, tant d'énergie et ça se joue sur pas grand chose. J'ai passé le voyage de retour en larme (une heure et demi). J'étais comme Caliméro, je trouvais cela trop injuste. Je me dit aussi que c'est de ma faute, que je ne suis pas à la hauteur. Ai-je assez travaillé?
Là, je devrais dormir (je suis debout depuis 5h30), mais l'insomnie... Rebondir, trouver la force de rebondir !!!
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Pour comparaison, je vais vous soumettre quelques autres sujets sur lesquels j'ai planché
Claude Gellée dit Le Lorrain, Marine avec les Troyens brûlant leurs bateaux, 1643.
Charles-Edouard Jeanneret dit Le Corbusier, Pierre Jeanneret, Charlotte Perriand, Chaise B306.
Robert Mallet-Stevens, Hôtel Martel, Rue Mallet-Stevens.
Commentaire : En vous appuyant sur les documents proposés, étudier la conception et le rôle du mouvement dans ces oeuvres.
Pratique : en prenant appui sur les procédés et les motifs générant du mouvement dans les oeuvres reproduites, réaliser une production qui intègre ces éléments.
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Claude Gellée dit le Lorrain, Bords du Tibre à droite de la voie flaminienne, Encre brune, lavis brun, papier bleu, plume (dessin), rehauts de blanc, 10,6x19,8 cm.
Charles Edouard Jeanneret, dit Le Corbusier, Croquis de la villa à Garches, 20 juillet 1926.
J. Besson, Affiche publicitaire pour l'Aéropostale, 1929.
(Désolée, je l'ai scanné un peu de traviole et la tache sur l'aile, c'est moi qui l'ai faite. Bien la preuve que j'ai bossé dessus)
Commentaire composé : Comparez les modes et techniques de représentation graphique de l'espace pour les oeuvres reproduites.
Réalisation bidimensionnelle : En prenant appui sur les données iconiques et plastiques des trois documents, proposez une réalisation plastique mettant en oeuvre une pluralité de points de vue, qui favorisera la mobilité du regard et l'instauration de parcours visuels cadencés.
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Je vous redonne le premier, pour que vous n'ayez pas à chercher
Claude gellée dit le Lorrain, Le port de mer et l'embarquement de la reine de Saba, 1648
Gabriel Guévrékian, Hôtel Heim, 1927
Marcel Breuer, Tables Laccio, acier chromé et bois laminé, 1925.
Commentaire composé : analysez la conception de l’espace dans ces œuvres.
Réalisation bidimensionnelle : exploitez ces documents pour donner à voir vos choix esthétiques dans la conctruction de l’espace.
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Claude gellée, Paysage avec la nymphe Egérie, 1669.
Pierre Chareau, bureau-bibliothèque de l'ambassade française, Paris, 1925.
François Décorchement, grand vase deux anses feuilles, 1925.
Commentaire composé : Vous vous appuirez sur ces trois oeuvres pour analyser la part du décor et de la mise en scène.
Réalisation Bidimensionnelle : En prenant appui sur des éléments plastiques et iconiques des oeuvres reproduites, réaliser une production plastique exploitant un choix de mise en scène et de décor.
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Et maintenant, pour rire les photos de mes travaux.
Je ne vous donne pas les sujets correspondants, vous devriez trouver
Pour ce premier, je n'étais pas mécontente du résultat
Là, le fond vert était plutôt raté
Pas mécontente non plus pour celui là
J'ai pris les photos à l'arache...
Allez, je prend le risque. Je vous montre le truc impérissable que j'ai pondu hier et qui me vaudra un note éliminatoire
Maintenant, je suis gelée (pas comme Claude, elle est bonne : sourire jaune). Je retourne me coucher